Développement personnel - Au secours! Je suis en arrêt!

Le verdict est tombé: vous êtes surmené, voire en train de faire un burn-out et vous devez rentrer vous reposer quelques temps. On vous donne comme recommandation de vous changer les idées, de ne plus penser à l'école quelques temps afin de vous remettre sur pied. Oui, mais en fait ce n'est pas si évident, n'est-ce pas? Comment on fait, exactement, pour ne pas culpabiliser quand on est prof et qu'on est en arrêt de travail? Et par dessus tout, comment faire pour se remettre d'un épuisement professionnel?



Ranger les cahiers

La première chose à faire est de mettre un peu de côté, comme conseillé, tout ce qui a trait au travail. Il est fort possible que vous soyez contacté par l'éventuel remplaçant qui va prendre votre place pendant votre absence; cependant, c'est le seul encart que vous vous autoriserez ces jours-ci.
Être surmené n'est pas rien: visiblement, vous avez beaucoup travaillé, tant que cela a impacté votre état général. Alors, il va falloir vous imposer une petite pause que vous avez bien mérité.

Il est fort possible que vous vous mettiez à culpabiliser. C'est ce qu'il m'est arrivé. Cependant, il est important de garder en tête qu'il s'agit du reflet de cette pression que l'on a sur nos épaules. Spoiler alert: le monde ne s'arrêtera pas de tourner si vous vous reposez. Si vous avez une classe, la personne qui vous remplacera fera de son mieux et accomplira la mission qui lui incombe. Si vous êtes remplaçant, alors pas de panique: vous n'étiez pas le seul remplaçant de la circonscription, tout ira bien. Dans tous les cas, autorisez-vous, pour une fois, d'être égoïste, car c'est votre santé qui est en jeu.
En tout cas, gardez en tête que cette culpabilité révèle quelque chose de votre personnalité: votre conscience professionnelle, qui est une qualité, ne l'oublions pas. Il vous appartiendra cependant de la modérer pour qu'elle ne devienne pas un handicap.


Se tenir occupé

Dans bien des cas, le travail nous a tellement absorbé ces derniers temps que nous avons probablement écarté les occupations que nous apprécions. Le fait d'avoir du temps pour vous, libéré du travail, de la charge des préparations et des corrections, va vous permettre de renouer avec ce que vous aimez faire. 

Cela peut être:
  • une activité créative comme le dessin, la couture, le modelage de pâte Fimo, le lettering ...
  • une passion culturelle comme le cinéma, la littérature ou jouer d'un instrument
  • un sport que vous n'avez pas eu le temps de pratiquer ou que vous auriez aimé débuter: du running, de la danse, un sport de combat ...
  • se consacrer à la maison: faire un grand ménage de printemps, tester des recettes, faire du bricolage, repeindre un meuble ...
L'important est que vous vous changiez les idées et que vos journées ne deviennent pas de longues heures de dépression. Rester actif permet d'écarter les nuages et de passer un peu avec soi pour se recentrer sur ses émotions, ses besoins et ses goûts, que l'on a écarté dernièrement au profit du travail.

C'est également le moment de vivre des choses dont vous voulez vous souvenir: c'est important, selon moi, que cette étape de votre vie ne se limite pas à votre burn-out. En plus, ça va probablement vous remonter le moral. Partez en week-end (ce qui vous permettra vraiment de débrancher, de souffler), visitez une ville ou un musée, participez à un événement.

A éviter:
  • passer la journée entière devant la télévision
  • traîner sur les réseaux sociaux (une habitude que j'ai bien du mal à chasser)
  • prendre de l'avance dans son travail
  • rester enfermé toute la journée: essayez de sortir au moins une fois dans la journée, même si ce n'est que pour aller chercher du pain ou promener le chien


S'entourer

Faites attention à ne pas vous isoler. En effet, quand on est dans une situation d'épuisement professionnel, vous allez peut-être ressentir de la honte ou avoir peur du regard des autres - c'était mon cas. Pourtant, il y a fort à parier que le juge le plus dur, ce soit vous-même.

Passez donc du temps avec ceux que vous aimez et en qui vous vous sentez suffisamment en confiance pour parler de ce que vous ressentez si vous en avez besoin: cela peut être votre famille ou des amis. Concentrez-vous sur eux et essayez-vous à la gratitude, cette pensée quotidienne optimiste qui vise à remercier les bons moments, même s'ils semblent infimes, passés dans la journée. 
Attention par contre, ce n'est pas facile d'être optimiste dans ces moments-là: quand j'allais mal, mon conjoint s'est pris pas mal de reproches dans la tête. En fait, la déprime me rendait agressive. Ce qu'il faut, c'est communiquer, savoir s'excuser et veiller au maximum à éviter cela. 

Si vous en ressentez le besoin, et je vous l'encourage à 200%, vous pouvez vous faire aider par un professionnel. Psychologue, psychiatre, psychothérapeute et psychanalyste sont des branches différentes de la psychologie avec leurs propres spécificités et approches, à vous de savoir ce qui vous aiderait le plus. Mais pouvoir parler à quelqu'un de neutre, qui ne vous jugera pas et saura vous aider à identifier vos points forts, vos faiblesses et vos émotions, c'est vraiment salvateur. Ma psychologue m'a énormément aidé à retrouver confiance en moi et à comprendre ce qui s'était passé en moi quand la machine s'est emballée au boulot.


S'intéresser au développement personnel

Une fois que vous vous sentirez prêt, vous pourrez donc vous atteler au problème et travailler dessus. De nombreuses ressources peuvent vous y aider: j'ai consacré un article sur les différents livres et podcasts qui m'avaient aidé (à retrouver ici). Je vous invite donc à consulter ces ressources.

Apprenez également des exercices de relaxation. Yoga, méditation, sophrologie sont autant de moyens de se détendre et qui vous seront utiles quand vous reprendrez le travail. Au début, j'avais de gros a-priori sur ces pratiques. Je me disais que ça ne servirait à rien, que je n'arriverais jamais à faire le vide dans mon esprit. Devinez quoi? Je me suis trompée. Cela fait énormément de bien et permet vraiment de relâcher la pression ainsi que son corps. Avec la pratique, en plus, on s'améliore. Alors que j'avais beaucoup de mal à m'endormir car j'avais tendance à retourner les problèmes au boulot dans tous les sens une fois allongée dans le noir, je me suis surprise à m'assoupir tranquillement après mes séances de relaxation.

J'ai également commencé un journal de développement personnel pour noter et constater mes progrès. Pour le remplir, je me suis inspirée des bilans de mes séances de psy, d'exercices proposés par l'ouvrage Bien dans sa tête, bien dans son corps dont je vous ai parlé dans l'article cité un peu plus haut et de différents blogs sur le développement personnel: mes qualités et mes défauts, mes valeurs, quel sens donner à ma vie (oui oui, pas facile de s'atteler à cette vaste question mais une fois qu'on y a répondu, on sait mieux où on va et pourquoi on vit) ...


Anticiper la rechute

Après ce cheminement, quand vous sentirez le moral revenir, réfléchissez à ce qui s'est passé pour vous: quelles ont été les étapes qui vous ont amené à cet état émotionnel? Quels ont été les symptômes? Ensuite, essayez d'anticiper des moyens de stopper le processus s'il venait à se reproduire. 

Par exemple, dans mon cas, c'est mon manque de confiance en moi, ma constante remise en question et la peur du regard des collègues couplés à des soucis personnels qui m'ont fragilisé. Il a donc fallu travailler là-dessus, puis réfléchir à quels ont été les signes que je n'allais pas bien: dans mon cas, c'est l'anxiété, des problèmes de sommeil, des petits soucis de santé très fréquents, une croissance de mon impatience et mon agressivité. Ainsi, en sachant tout cela, je me sens mieux armée pour ne pas que ça arrive à nouveau car je me connais mieux.

Reprendre, oui, mais attention

A un moment donné, vous allez reprendre le chemin du travail. Gardez cependant en tête qu'il ne faut pas reprendre pour de mauvaises raisons: par culpabilité par exemple, ou parce que vous pensez que les autres verront d'un mauvais œil un arrêt prolongé. Franchement, on s'en fout de ce que peuvent penser les autres, c'est vous aux commandes et personne ne peut savoir mieux que vous ce qui vous arrive. Surveillez votre état: êtes-vous sûrs que vos symptômes ont disparu? Vous sentez-vous prêt à affronter ce qui vous a mis en difficulté avant de partir en arrêt? Qu'en est-il de votre moral? Si vous n'êtes pas sûr de pouvoir répondre à ces questions, vous n'êtes probablement pas encore prêt. 

Laissez-vous le temps qu'il faut pour vous remettre sur pied. Un retour anticipé ne servira à personne: ni aux élèves, ni à vous-même. D'ailleurs, il est probable que vous fassiez une rechute si vous n'avez pas recouvré toutes vos forces. Courage, ça va venir. Vous allez y arriver!


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Je vous envoie plein d'ondes positives. Vous n'êtes pas seul, tenez bon! :) 

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